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La marijuana dans les chansons francophones

Rock, reggae, rap : depuis des décennies, le cannabis se retrouve dans les paroles de nombreuses chansons. Démagogie ou véritable engagement politique, petit tour d’horizon de la marijuana dans nos chansons françaises.

Genèse de la marijuana dans la chanson française

Dès 1930, on voit apparaître le « jive » (l’herbe en argot) dans le jazz. Mais c’est en 1971 que la marijuana débarque dans nos bacs avec le très explicite et moderne « Cannabis » de Nino Ferrer. Totalement psychédélique, la chanson met en opposition « la viande aux hormones, la mer pleine de merde, le monde en plastique » et le « cannabis indica, chanvre et Marie-Jeanne ». La progression des arrangements musicaux souligne l’opposition entre destruction écologique et drogues douces (et moins douces).

La fin des années 90 : apogée de la fumette en chanson

À partir du milieu des années 90 et plus particulièrement en 1998, de nombreux groupes prônent la consommation du cannabis.

Le reggae français tient des discours contestataires et humanistes qui trouvent leur public.

Sinsemilia, avec son « Douanier 007 » combat avec vigueur contre la douane volante en chantant. Le message est clair : le délit de sale gueule, ce n’est pas joli, joli. Même si, en l’occurrence, les douaniers n’avaient pas tort puisque « chez Sinse, si tu cherches la Sense, regarde dans les locks de Riké ! ».

Tryo, quant à lui, encourage dans « La main verte » son auditoire à arrêter de faire fonctionner le marché du deal et à cultiver lui-même ses graines de cannabis féminisées.

Raggasonic appelle à « Légaliser la ganja » : « J’préfère mourir avec un spliff à la main que d’fumer du crack du soir au matin ». Le cannabis comme rempart aux drogues dures ?

Dans un genre inclassable : Billy ze Kick et les gamins en folie. Cette troupe de sales gosses nous a fait danser (je parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… ) avec son excellent « O.C.B occis carton blindé, O.C.B fais tourner fais tourner ».

Matmatah, enfin, déclare en 1998 que « l’alcool, tant loué, vous est parfois fatal, et le joint si léger dans mon pays natal… » ou quand des Bretons font « l’Apologie » de la légalisation du cannabis et déconseillent l’alcool… Historique !

Vinyle et feuilles de cannabis

Weed et rap : du divertissement à la prise de conscience

Le rap et la fume est un mariage qui dure. Heureux ? Pas toujours.

En 1995, NTM nous adjure qu’on lui « Pass Pass le oinj ». Véritable hymne du fumeur inspiré et joyeux cultivateur de cannabis issu de graines féminisées d’intérieur, ce morceau dansant détonne dans l’album particulièrement engagé « Paris sous les bombes ».

En 1998, Ideal J adopte un ton plus grave avec « Un nuage de fumée ». Plus noires, les paroles sont politico-sociologiques. Le groupe aborde le sujet des effets endormants de la fumette sur l’esprit des consommateurs de banlieue. Le refus de légaliser ou dépénaliser le cannabis, un vaste complot des gouvernements visant à maintenir le peuple dans un état léthargique bienvenu ? Après la religion, le cannabis, opium du peuple.

Le Crou Stupeflip revient au divertissement en 2003 et offre dans sa série « je fume pu d’shit / je refume du shit » une vision très réaliste et totalement hilarante des effets secondaires de l’herbe issue de graines féminisées d’intérieur.

Et pour finir sur un talent brut, que la consommation de weed semble inspirer avec succès : Rilès, le plus US de nos artistes français. OK, on avait dit chansons francophones, mais octroyons-nous le droit de crier « cocorico » à l’écoute du très soul et efficace : « So let me smoke weed every night. »

Quel que soit le style musical, la weed s’invite dans les lyrics de nos artistes français depuis des dizaines d’années. Si certains morceaux soulignent l’effet abrutissant de la consommation du cannabis, d’autres glorifient la marijuana et sa production issue de graines féminisées à floraison rapide comme un acte anti-système et l’expression d’une certaine liberté.

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